ARTICLE DE ENFANT PRECOCE INFO
Par Olivier
La chronique mensuelle d’Arielle Adda pour le journal des femmes nous conte ce mois-ci l’histoire banale du jeune enfant précoce qui, en entrant à l’école, change de personnalité et perd peu à peu l’enthousiasme qui le caractérisait jusqu’alors.
Pour cet enfant, tout avait pourtant bien commencé. Tous les espoirs lui étaient permis et sa personnalité agréable faisait le bonheur de ses parents.
Des parents évoquent parfois un enfant dont les débuts dans la vie paraissaient refléter une grande vivacité d’esprit : il a parlé très tôt avec un langage précis et bien construit, il comprenait rapidement ce qui se disait autour de lui et il faisait preuve d’une grande créativité. Ses dessins lumineux démontraient son goût pour l’art et son plaisir à utiliser ces belles couleurs pour représenter l’idée qu’il commençait à se faire du monde qui l’entoure et de sa façon de le vivre.
Son goût pour le calcul, la lecture, sa soif d’apprendre et sa grande curiosité aurait dû trouver à s’épanouir dans le cadre scolaire. C’est du moins ce qu’il attendait avec impatience de découvrir en entrant à l’école maternelle. Ses parents ne lui avaient-ils pas laissé entendre depuis longtemps qu’il y « apprendrait plein de choses nouvelles » ?
Malheureusement, après la nouveauté des premiers jours d’école, la réalité se révèle bien différente.
Il est aisé d’imaginer la déception que ce jeune écolier ne tarde pas à éprouver quand il se trouve perdu parmi des enfants souvent en pleurs : il se demande bien pour quelle raison ces enfants ressentent une détresse aussi profonde que rien ne justifie : la maîtresse est une dame gentille, elle connaît maman et lui a parlé et, d’ailleurs, jamais maman n’abandonnerait son enfant qu’elle aime tant câliner, le laissant exposé à des dangers. Les parents, les aînés, tous sont passés par l’école, ils ne parlent pas de cauchemars.
Pourtant, l’enfant vif et curieux ne comprend pas très bien pourquoi les autres enfants ne parlent pas et encore moins pourquoi on traîne tant avant de commencer à apprendre, à faire des choses difficiles et à réfléchir aux questions qu’il se pose en secret.
Alors l’enfant précoce déçu se résigne. Il se fait discret, peine à communiquer avec des enfants qu’il ne comprend pas et qui ne s’intéressent pas à lui ou, du moins, pas aux mêmes sujets que lui. Il se recroqueville et passe sa journée en silence, dans l’attente du moment où, enfin, il retrouvera ses parents et sa maison, là où il pourra s’exprimer et découvrir à son rythme les nouveaux apprentissages qui satisferont sa curiosité. Mais même là, le coeur n’y est plus.
Les parents se souviennent de l’enfant gai et inventif bien différent de celui qui, même à la maison, s’éteint doucement. Pris de doute, ils font faire un examen psychologique, espérant trouver là une réponse aux interrogations qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de se poser, ils sentent que quelque chose leur échappe, avec la sensation obscure et lancinante d’un dysfonctionnement insidieux qui se serait installé sournoisement et comme tout naturellement puisqu’ aucun incident notable ne l’a signalé. Le résultat du test ne constitue finalement pas une réelle surprise, si ce n’est le chiffre lui-même : ce QI très élevé permet enfin de porter un éclairage totalement différent sur cet enfant silencieux.
Il restera alors à trouver la solution qui permettra peu à peu à cet enfant de remonter le pente et de faire renaître en lui la flamme qui l’animait dans ses premières années. Ce n’est pas une mince affaire.