Il y a quelques années, les Caisses d'Allocations Familiales et Laurence Rossignol ont toutes deux affirmé l'importance d'une éducation bienveillante pour assurer non seulement le plein épanouissement de l'enfant mais aussi pour prévenir toute violence future à l'encontre des enfants dans notre pays. Le terme "éducation bienveillante" englobe diverses méthodes et approches théoriques de l'enseignement conçues pour répondre aux besoins de chaque enfant. Bien qu'elle puisse sembler être un concept relativement nouveau, l'éducation bienveillante est pratiquée depuis bien plus longtemps qu'on ne le pense...
Théorie de l’attachement : interactions avec l’adulte
La théorie de l'attachement est l'un des premiers fondements de l'éducation basée sur les soins. John Bowlby l'a développée dans les années 50 et 80 pour souligner que les humains forment des attachements avec d'autres personnes sur la base des interactions de la petite enfance avec les adultes. Ces attachements apprennent aux enfants à répondre (ou à ne pas répondre) correctement à leurs besoins. Les expériences interactionnelles précoces déterminent le sentiment de sécurité de l'enfant, ce qui influence les interactions plus tard dans la vie. Cette confiance en soi - ou cette insécurité - détermine l'expression des émotions, la demande d'aide et la recherche de soutien, ou, plus simplement, la création de liens
La psychologie positive : comprendre pourquoi ceux qui vont bien vont bien !
Un autre aspect crucial de l'éducation bienveillante est la psychologie positive, que beaucoup de gens croient à tort être synonyme de pensée positive. l'éducation bienveillante n'implique pas que la vie soit parfaite, ou que vous soyez heureux tout le temps. Cela signifie être gentil et indulgent, même lorsque votre enfant dessine sur les murs avec un marqueur permanent. En 1998, Martin E.P. Seligman a développé la psychologie positive, qui adopte une approche différente de la psychologie clinique. Cette dernière analyse les expériences ou les interactions passées d'un patient pour diagnostiquer les raisons de sa souffrance, tandis que la première se concentre sur les adultes qui se sentent bien et réussissent sur le plan professionnel et émotionnel. La psychologie positive utilise les mêmes méthodes scientifiques que la psychologie clinique, mais se concentre sur des aspects différents. En étudiant des adultes épanouis, les psychologues positifs ont pu identifier les facteurs qui aident les enfants à devenir confiants, responsables, empathiques et résilients.
La Communication Non Violente (CNV) : le langage de l’empathie
La communication non violente (CNV) est une façon de parler qui a été créée par Marshall B. Rosenberg dans les années 1970 pour favoriser la compréhension et la connexion avec les autres. Elle décrit des modèles de langage spécifiques à utiliser, issus de l'approche centrée sur la personne de Carl Rogers, que Rosenberg a étudié durant ses études. La CNV encourage les individus à penser d'abord à leurs propres besoins, puis à prendre la responsabilité de les satisfaire au lieu de dépendre des autres. Après s'être occupé de ses besoins, il peut faire des demandes aux autres en conséquence. Prendre conscience de ses émotions, comprendre comment les nommer et les traduire en besoins, et créer des stratégies pour satisfaire ces besoins sont des éléments clés de cette approche. Notre éducation et notre culture nous conditionnent souvent à porter des jugements moraux sur ce que nous observons, mais il est important de se rappeler qu'il ne s'agit que de nos interprétations basées sur notre propre perception.