Avec le développement des smartphones, la généralisation des tablettes et l’omniprésence des ordinateurs, les parents d’aujourd’hui sont confrontés à de nouveaux enjeux en matière d’éducation et de protection des enfants. Quand la génération précédente devait essentiellement gérer l’accès à la télévision, il s’agit aujourd’hui de composer avec une multitude d’écrans utilisés au quotidien et souvent accessibles dès le plus jeune âge. Parce qu’un usage immodéré des écrans peut avoir des effets néfastes sur le développement et le bien-être des enfants, l’État a mis en place il y a quelques années la campagne de sensibilisation : « Je protège mon enfant ». Cette dernière vise aussi à protéger les plus jeunes des contenus qu’ils peuvent trouver sur le web : violence, pornographie, propagande.
La plateforme pour aider les parents
Depuis début 2020, une plateforme offre aux parents un soutien et des ressources pour les aider à mieux protéger leurs enfants des contenus inappropriés auxquels les expose une utilisation précoce des écrans. Le développement de l’interface jeprotegemonenfant.gouv.fr a impliqué les pouvoirs publics, des associations de protection de l’enfance, des associations de soutien à la parentalité ainsi que des entreprises du numérique. La plateforme centralise les informations et outils dont les parents ont besoin pour accompagner leurs enfants dans leur utilisation des écrans. On y apprend ainsi à activer des outils de limitation du temps d’écran sur les smartphones et autres appareils, à configurer le contrôle parental sur les consoles, ordinateurs et appareils mobiles, ou encore à activer les filtres de contenus sur les réseaux sociaux. Les parents peuvent aussi tester leur connaissance des outils de contrôle parental à travers un quizz. Une FAQ répond aux questions les plus courantes, et de nombreuses ressources sont à disposition des jeunes comme des parents sous forme de podcast, de vidéos, ou de n° d’appel dédié. Toutes ces ressources sont organisées en deux grandes rubriques, l’une visant globalement la protection de l’enfant dans son usage des écrans, l’autre plus spécifiquement la protection de l’enfant face au contenu pornographique accessible sur internet.
Les risques liés à une utilisation excessive des écrans chez les enfants
Les enjeux d’une exposition non maîtrisée des enfants aux écrans sont pluriels : des répercussions à long terme sont possibles sur la santé des jeunes, sur leur développement cognitif, ainsi que sur leur développement social et émotionnel.
Les effets sur la santé
Une gestion inappropriée du temps passé devant les écrans, a fortiori lorsque l’exposition est précoce, entraîne des risques sanitaires avérés. La surexposition aux écrans, quels qu’ils soient (télévision, jeux vidéo, smartphones et tablettes, ordinateurs) favorise les troubles de la vue. Elle est aussi responsable d’une dégradation du sommeil, pourtant essentiel à la santé globale, notamment à la régulation des hormones, à l’équilibre neuroendocrinien, à la régénération cellulaire, au contrôle de l’anxiété et à la consolidation des apprentissages. Le temps passé devant les écrans implique une diminution des dépenses caloriques, alors même qu’il est souvent associé à une augmentation de la consommation alimentaire. Il constitue en ceci un facteur de risque d’obésité et d’autres pathologies liées à la sédentarité.
Les effets sur le développement cognitif
Le développement cognitif de l’enfant peut être impacté par une exposition importante et précoce aux écrans. Le développement du langage notamment, est favorisé par les interactions avec les parents. Il sera plus tard enrichi par les lectures. Non seulement l’usage de la télévision n’est pas un levier de développement des capacités langagières, mais le temps passé devant des écrans est également autant de temps passé sans ces interactions essentielles. La diminution de l’attention et de la créativité fait également partie des effets néfastes d’une surexposition passive aux écrans. Ces effets sont étroitement liés au défaut d’activités stimulantes qu’induit un temps excessif passé devant les écrans, mais également à ses répercussions sur le sommeil. Un sommeil réparateur est en effet essentiel à la mémorisation, à la canalisation du stress et à la concentration.
Les effets sur le développement social et émotionnel
Le développement social et émotionnel de l’enfant peut être affecté d’une part par la surexposition aux écrans, d’autre part par les contenus auxquels les enfants sont exposés sur internet comme sur les chaînes des box tv ou les jeux vidéo. Isolement, troubles de l’humeur, voire dépression peuvent être les symptômes d’une dépendance aux écrans. Plus particulièrement, l’exposition à la violence et au contenu pornographique peuvent avoir de graves conséquences psychologiques. Elle peut aussi impacter durablement la vision qu’a le jeune de la sexualité.
En conclusion
Associé à un mois de campagne de communication sur internet et à la télévision, le lancement de la plateforme « Je protège mon enfant » était le fruit d’une volonté commune aux pouvoirs publics et au milieu associatif de mettre à disposition des parents des ressources et des outils efficaces pour les aider à gérer la problématique des écrans. L’existence de cette plateforme mérite d’être rappelée, car les enjeux sont aussi grands que l’est souvent le désemparement des parents face à la question.
À l‘école Galilée, nous pensons qu’il est essentiel que les parents soient informés des risques liés au temps passé devant un écran et de la manière de protéger leurs enfants des contenus potentiellement dangereux sur Internet. La campagne « Je protège mon enfant » fournit des ressources précieuses pour aider les parents à gérer les expériences numériques avec leurs enfants.